Plonger dans les archives

Plonger dans les archives

Faire défiler des centaines de planches aquarelles, arpenter le Musée de la Céramique de Desvres, à la Manufacture de Sèvres, le Château de Versailles, faire les brocantes de la Côte d’Opale, voilà ce qu’a été le début des recherches sur les décors. Avant de tomber sur la perle.

Ce travail, je l’ai commencé avec ma sœur Aurélie (love U) qui est très douée en dessin et dont je suis très proche. Nous avons observé, trié et commencé à interpréter les planches. C’est un travail qui ne pourrait jamais s’arrêter tant les collections sont riches et complexes. Aurélie avait commencé à dessiner. Des motifs chaleureux et fleuris qui donnaient déjà très envie. Mais j’ai buté sur la technique et le process. Il a fallu faire une pause, avancer sur d’autres sujets pour mieux revenir. Je devais comprendre tout simplement comment faire pour passer de l’idée d’un décor à une pièce terminée. Mais soyez attentifs, une collection capsule des deux sœurs pourrait arriver bientôt !

En parallèle il fallait vite lancer la création de la marque, son identité et son discours. J’avais le pressentiment que la marque et les décors étaient très liés. Dit autrement, ce que je voulais exprimer à travers mes formes, mes décors et ma marque étaient en réalité une seule et même chose.

J’ai donc contacté Kevin Lhuissier, pour lui demander de m’accompagner sur la direction artistique complète du projet. C’était un volet très important pour moi et concrètement j’avais besoin d’aide depuis la création du logo jusqu’au cahier des charges technique de réalisation des décors.

Kevin est l’une des personnes les plus brillantes que j’ai rencontré via ce projet. Je ne regrette pas une seconde d’avoir fait appel à lui (merci Rémy BARDIN) c’était LA bonne personne. Je ferais un article dédié au sujet de la marque et de Kevin bientôt, mais revenons aux décors.

Une des premières difficultés que nous avons rencontrées avec la faïence de Desvres c’est qu’il n’y a quasiment pas d’ouvrage scientifique de référence. On peut contacter des collectionneurs et notamment des spécialistes très pointus de ces pièces particulières (je les remercie au passage) mais aucun historien ne s’est réellement penché sur Desvres jusqu’ici. Alors que faire ? Tout simplement se tourner vers l’institution la plus au fait de toutes ces questions : le musée local.

Le Musée de la Céramique de Desvres a tout de suite été d’une grande aide vis-à-vis de notre démarche. Nous avons été accueillis avec bienveillance et générosité, spécialement par sa directrice Madame Sarah Vallin et bien sur toute son équipe.

L’ambition vis-à-vis des décors était à la fois de s’inscrire dans une tradition vieille de 200 ans, celle du savoir-faire incroyable des artisans de Desvres, mais nous voulions aussi la faire perdurer, en posant notre pierre à l’édifice pour l’avenir, en ayant une personnalité propre, singulière et identifiable.

L’objectif était clair mais le vertige était immense : nous ressentions une grande responsabilité de retravailler ces magnifiques décors. Je pense que Kevin a testé des dizaines de supports et de types de pinceaux/stylos/encres, pour arriver à un résultat suffisamment satisfaisant à ses yeux et surtout au regard de son niveau d’exigence vis-à-vis niveau du sujet. Il a toujours eu des positions radicales mais justifiées ainsi que des choix ultra exigeants mais toujours faisables en pratique.

Kevin a également souhaité dès le début avoir une logique graphique sur l’ensemble de la collection. Ne jamais choisir la facilité sur les adaptations aux différents formats, toujours privilégier l’ambition de départ. Ses connaissances et ses nombreuses références en graphisme et en histoire de l’art nous ont aussi beaucoup aidé pour garder un cap.

 

Oui il y avait de la pression mais il y avait aussi l’envie de se faire plaisir. Nous avons eu des moments incroyables en sortie de four, en partage de calques et en parcourant les archives. Je me souviens particulièrement de notre découverte un matin, pendant un de nos premiers rendez-vous, de cette archive qui a tout changé. Il s’agissait du vase-bouteille de 1910, décor Rouen à la Corne d’abondance. Il était tout simplement hypnotisant et sublime. C’est devenu une évidence, c’était celui-là avec lequel nous voulions démarrer.

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